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Réussir à l'université : ça s'apprend!

Depuis cinq ans, Grégoire Lebel, psychologue, et Anne-Josée Beaudoin, professeure associée à la Faculté d'éducation physique et sportive, forment l'un des duos qui proposent le cours Réussir à l'Université. Quelque 600 étudiants suivent le cours cet automne.
Depuis cinq ans, Grégoire Lebel, psychologue, et Anne-Josée Beaudoin, professeure associée à la Faculté d'éducation physique et sportive, forment l'un des duos qui proposent le cours Réussir à l'Université. Quelque 600 étudiants suivent le cours cet automne.
Photo : Michel Caron

13 septembre 2007

Avec la collation des grades, des milliers de finissants célèbrent ces jours-ci leur réussite. En quelques années, ils ont franchi toutes les étapes d'un parcours universitaire qui a comporté son lot de défis, de stress et de passages obligés. Une réussite qui a de quoi inspirer les milliers de nouveaux étudiants qui, eux, viennent d'entreprendre leurs études universitaires. Or, la persévérance scolaire tient souvent à une kyrielle de facteurs, dont un départ sur de bonnes bases. Depuis maintenant sept ans, l'Université de Sherbrooke se démarque avec un cours unique appelé Réussir à l'Université.

Il s'agit d'un cours de deux crédits, adapté aux réalités des différents programmes d'études, et dont la plupart des séances sont données au début de la session et lors de moments plus sensibles, comme la mi-session. L'évaluation du cours se fait sur la base de la présence au cours et est sanctionnée par la mention «succès ou échec». Ce cours est en dehors du curriculum régulier de l'étudiant, si bien que les résultats n'ont pas d'incidence sur le dossier scolaire. D'une faculté à l'autre, le cours est dispensé par un duo formé d'un chargé de cours et d'un professionnel du Service de psychologie et d'orientation.

«La participation au cours permet aux nouveaux étudiants d'affronter un premier élément d'anxiété, soit la rencontre avec leurs pairs, explique Grégoire Lebel, psychologue, qui donne le cours depuis cinq ans dans deux facultés. En plus de ce premier contact avec les autres étudiants, nous proposons des méthodes de travail pour la prise de notes ou la gestion du temps, par exemple. Il est également question des différentes ressources offertes dans les facultés et à l'Université», dit-il.

Sa collègue Anne-Josée Beaudoin, professeure associée à la Faculté d'éducation physique et sportive (FEPS), constate que le cours répond aux attentes des étudiantes et étudiants : «Plusieurs nous disent que le cours les a rassurés quant à leur capacité de mener leurs études, en étant mieux outillés et plus familiers avec leur nouveau milieu. Plusieurs étudiants estiment d'ailleurs que le cours devrait être obligatoire!» dit-elle.

Ainsi, des thèmes comme la motivation, la persévérance, la concentration, la gestion du stress ou la participation en classe sont notamment abordés. Des conférenciers sont parfois invités. «Par exemple, le professeur de la FEPS Jean-François Desbiens a présenté les résultats d'une étude qui démontrait que la participation verbale en classe a un lien avec la réussite scolaire. Or, je constate que les étudiants qui ont suivi le cours sont plus enclins à prendre la parole et à s'impliquer en classe», dit Anne-Josée Beaudoin.

En plus d'une série de cours qui ont eu lieu avant le début de la session, un suivi est effectué par courriel auprès des étudiantes et étudiants, une fois la session débutée. «Ça nous permet de rester en contact avec les étudiants et de leur rafraîchir la mémoire sur des concepts qui ont été discutés durant les cours, poursuit Anne-Josée Beaudoin. On peut aussi intervenir plus spécifiquement à l'approche des examens de mi-session, par exemple, sans leur imposer une rencontre qui s'insère mal dans leur agenda.»

Réalités facultaires

Grégoire Lebel donne le cours non seulement à de futurs éducateurs physiques, mais aussi à des étudiants du Département de mathématiques et d'informatique : «Dans le cas de math-info, l'activité se déroule à l'extérieur du campus, parce que plusieurs nouveaux étudiants ont dû effectuer des cours de mise à niveau dans les semaines précédentes. Le contenu est davantage axé sur la culture scientifique du Département : les étudiants sont conscientisés sur le fait que les moyennes seront souvent plus basses que celles qu'ils ont connues au cégep. Pour les mettre en contact avec le rythme plus dense des études, des simulations de cours et d'examens sont aussi données, indique Grégoire Lebel. De plus, comme les étudiants en math-info proviennent souvent de différents pays, nous en disons aussi davantage sur les services offerts non seulement à l'Université, mais également dans la ville de Sherbrooke», ajoute-t-il.

Selon Michel Roy, responsable du Service de psychologie et d'orientation, et l'un des instigateurs de ce projet, il est difficile de mesurer précisément l'efficacité de cette activité. Trop de variables peuvent influencer les résultats : «L'élément le plus significatif demeure le très haut degré de satisfaction des étudiants par rapport à ce cours. Le cours répond à leurs attentes en offrant une meilleure connaissance des ressources, le développement de liens avec les autres, de meilleures techniques d'études, et globalement, de meilleures chances de réussite», remarque-t-il.